Botswana impose désormais 24 % de participation locale dans les nouvelles concessions minières

10/21/20252 min read

a tree in a field with the sun shining through the clouds
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Botswana impose désormais 24 % de participation locale dans les nouvelles concessions minières

Chapeau. Dès le 1ᵉʳ octobre 2025, le Botswana oblige les entreprises minières à céder une participation de 24 % à des investisseurs locaux dans toute nouvelle concession minière, si l’État ne l’acquiert pas lui-même. Cette mesure marque un tournant dans la politique minière de ce grand producteur de diamants.

Contexte et rappel des faits

Le Botswana est longtemps resté un modèle de stabilité institutionnelle dans le paysage minier africain, grâce à des politiques fiscales et réglementaires relativement prévisibles. Jusqu’à présent, la législation permettait à l’État d’acquérir jusqu’à 15 % d’une concession à l’entrée en production, voire un pourcentage plus élevé pour les gisements diamantifères stratégiques.
Le gouvernement avait proposé en 2024 d’augmenter cette participation locale, mais sans date d’entrée en vigueur précise.

Selon un communiqué du ministère des Mines et de l’Énergie, la nouvelle règle est entrée en vigueur le 1ᵉʳ octobre 2025. Elle impose que 24 % des parts d’une nouvelle concession soient détenues par des investisseurs locaux — état ou acteurs privés –, si l’État lui-même ne prend pas cette participation.
Le texte précise que l’ancien mécanisme (15 % d’option d’achat par l’État) n’est plus suffisant pour garantir une juste part locale, d’où ce relèvement à 24 %.

Impacts et enjeux

Économiques. L’augmentation de la participation locale va obliger les entreprises à partager davantage la valeur créée dès le lancement d’un projet. Cela peut limiter l’attractivité pour les investisseurs étrangers, surtout dans les gisements à faible marge.
Juridique et gouvernance. Cette disposition s’inscrit dans une évolution vers plus de “local content” dans les industries extractives. Elle requiert une régulation affinée pour garantir transparence, valorisation équitable et prévention des conflits d’intérêts ou captation locale.
Social et territorial. L’initiative vise à renforcer l’implication économique locale, créer des opportunités pour les investisseurs nationaux et contribuer au développement des communautés proches des concessions.
Risques. L’absence d’un calendrier précis pour la mise en œuvre ou des critères clairs pourrait générer des litiges en matière d’évaluation des parts, de dilution forcée ou de contrôle effectif par les locaux.

Mise en perspective & projection

Le relèvement de la part locale de 15 % à 24 % place le Botswana parmi les pays africains les plus ambitieux en matière de partage des profits miniers, notamment face aux tensions autour de contenus locaux en Afrique du Sud, au Nigeria ou en Zambie.
Sur le court terme, les promoteurs de projets devront repenser leur montage financier et leur stratégie d’entrée dans le pays. À moyen terme, l’État devra publier des textes secondaires (décrets, modalités d’attribution, valorisation) pour encadrer cette participation.
Enfin, la réussite de cette politique dépendra de sa mise en œuvre opérationnelle : clarté, transparence, équité seront déterminants pour éviter les litiges et maintenir la confiance des investisseurs.